MARC MINKOWSKI
CONCERT SYMPHONIQUE

Solistes Paul Groves, ténor - Laurent Naouri, baryton - Patricia Bardon, mezzo soprano
Orchestre de l'Opéra National de Paris

À LIRE AVANT LE CONCERT Un programme exclusivement français - et qui fait alterner des oeuvres connues avec d'autres qui le sont moins - par un chef qui cherche à sortir des sentiers battus.

Contemporain de Debussy et Ravel, Gabriel Fauré a quelque peu souffert du voisinage de ces grands musiciens plus novateurs. On a surtout retenu de lui le célèbre Requiem et quelques pièces instrumentales, comme l'Elégie pour violoncelle, la Berceuse pour violon, ainsi que quelques oeuvres pour piano comme les Barcarolles. Il s'est pourtant imposé comme le maître incontesté de la mélodie française et de la musique de chambre. Fauré a touché à tous les genres de musique et à toutes les formes. Le catalogue de son oeuvre comprend une centaine de mélodies, environ soixante pièces pour piano, deux sonates pour piano et violon, deux quatuors avec piano, deux quintettes, des chœurs, de la musique d'orchestre, un trio, un quatuor à cordes, de la musique religieuse, un opéra, Pénélope, etc... A la demande de l'actrice anglaise Mrs Patrick Campbell, qui souhaitait mettre à son répertoire la pièce de Maurice Maeterlinck, Pelléas et Mélisande, Fauré composa une musique de scène dont il confia l'orchestration à son élève Charles Koechlin. Représenté au Prince of Wales Theatre le 21 juin 1898, le spectacle remporta un vif succès. Plus tard, Fauré tira une suite symphonique de cette musique de scène, en utilisant une formation orchestrale plus ample. Le Prélude, la Fileuse et la Mort de Mélisande constituèrent la base de la suite, à laquelle Fauré adjoignit la Sicilienne, composée quelques années auparavant pour une musique de scène restée inachevée. Mélisande's song, pièce publiée en 1936 et orchestrée par Charles Koechlin, s'inscrit dans ce programme à la suite de la Sicilienne.

Juliette Marie Olga Boulanger, dite Lili Boulanger, naît en 1893 dans une famille où la musique est omniprésente. Sa mère, d'origine russe, est cantatrice, son père est professeur de chant au Conservatoire de Paris et enfin, sa sœur aînée, Nadia, est compositrice, pianiste, organiste et chef d'orchestre. Elle manifeste très tôt des dispositions exceptionnelles pour la musique et entre au Conservatoire à l'âge de 16 ans pour y étudier le contrepoint et la composition. En 1913, elle se présente au Concours de Rome, et, première femme dans l'histoire de cette célèbre institution, elle remporte le Premier Grand Prix de Composition Musicale avec sa cantate Faust et Hélène (sur un texte d'Eugène Adenis, d'après Goethe, pour mezzo, ténor, baryton et orchestre). Magnifiquement orchestrée, cette pièce au style " debussyste " peint une large palette d'émotions, de la colère à la mélancolie, de la poésie au désespoir. Lili Boulanger a alors 19 ans et le monde de la musique s'intéresse à elle. Malgré une santé chancelante, elle ne cessera de composer jusqu'à sa mort en mars 1918. Elle n'avait que 24 ans. Elle laisse à la postérité, outre sa cantate pour le Prix de Rome, un opéra inachevé, des mélodies, des poèmes symphoniques et de nombreuses œuvres chorales avec orchestre.

Ernest Chausson est né le 20 janvier 1855 à Paris. Il suit d'abord des études de droit afin de satisfaire sa famille et entre ensuite au Conservatoire de Paris dans la classe de Massenet, puis en 1880 dans celle de César Franck. Il côtoie plusieurs grands peintres de l'époque (Renoir, Degas...), et se lie d'amitié avec Debussy, Fauré et Chabrier. Fortement influencé par César Franck et Richard Wagner, auquel il voue un véritable culte, il mène une activité musicale très active et très appréciée, notamment à la Société Nationale de Musique, haut lieu de rencontre entre musiciens et de création, dont il devient le secrétaire en 1886. Il meurt prématurément des suites d'un accident de bicyclette le 10 juin 1899. Bien que venu tard à la musique et mort jeune (à 44 ans), Chausson laisse une œuvre importante, parmi laquelle on distingue le Poème pour violon et orchestre (1898) dit le " Poème de l'Amour Triomphant ", le Poème de l'amour et de la mer pour soprano et orchestre (1892), l'émouvante Symphonie en si bémol majeur (1890), la Chanson perpétuelle pour soprano, quatuor et piano (1898), le Concert pour piano, violon et quatuor à cordes (1891) et sa pièce maîtresse, son unique opéra, Le Roi Arthus.

Opéra Bastille | 27 janvier 2005 - 20h
Prix des places 44 € | 36 € | 20 € | 20 € | 20 € | 20 € | 10 € | 10 € | 7 € | 5 €
Ouverture des réservations Internet et Correspondance, 18 octobre 2004 - Téléphone RTI Province, 22 novembre 2004 Téléphone RTI Paris, 23 novembre 2004 - Aux guichets, 14 jours avant la date de la représentation choisie