RÉSERVER >>> LA CLÉMENCE DE TITUS WOLFGANG AMADEUS MOZART (1756 - 1791) NOUVELLE PRODUCTION |
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La
Clemenza di Tito - Opera seria en deux actes (1791) - Livret de Pietro
Metastasio adapté par Caterino Mazzolà - En langue italienne
Direction musicale
Sylvain Cambreling Mise en scène
Ursel et Karl-Ernst Herrmann
Décors et costumes Karl-Ernst Herrmann
Chef des Choeurs Peter Burian AVEC
Tito Christoph Prégardien Vitellia Catherine Naglestad
Servilia Ekaterina Siurina Sesto Susan Graham Annio
Hannah Esther Minutillo Publio Roland Bracht
Avec le soutien d'Eiffage et d' Euronext A LIRE AVANT LE SPECTACLE Qu'est-ce que cet idéal d'homme dont Mozart, quelques mois avant sa mort, dresse le portrait avec Titus ? Comment définir la vision politique qu'il incarne ? Mozart appelle « clémence » cette juste mesure entre les émotions et le jugement. Et cet opéra va en exposer toutes les nuances et la subtilité. Mal pesée, la clémence est faiblesse. Mais dès lors qu'elle est ignorée, elle cède devant l'esprit de vengeance. Cependant, la mise en cause de l'absolutisme n'est pas dans l'esprit du compositeur. Si l'idée de justice est vive chez Mozart, seule une autorité absolue peut, à ses yeux, disposer des moyens d'exclure la violence de l'exercice du pouvoir. Seul un monarque « éclairé » peut arbitrer sans complaisance : accéder à la clémence, autrement dit à la sagesse. Chez son héros, Titus, la mise en oeuvre de tels principes ne va pas sans tiraillements de conscience. Tel est le ressort dramatique de cet opéra. Prôner la morale en politique semble plus facile que d'en voir appliquées les vertus, de les voir appliquées sans tolérer d'exceptions, sans admettre l'arbitraire. A ce combat intime, qui façonne le personnage de l'Empereur, s'ajoutent d'autres mises à l'épreuve. Elles lui sont infligées, d'abord, par son entourage politique : cynisme incarné par Publius, qui suggère que la clémence est un scrupule superflu en politique. Puis, c'est l'ami le plus proche, le plus sûr, le mieux aimé, qui trahit ; résolu à faire mourir Titus. Et lorsqu'il faut trancher, on voit bien quels dilemmes entre le désir de justice, le sentiment intime, les affinités. Toutes ces contradictions, les voici portées à l'extrême dans l'amour que Vitellia porte à Titus, et dont Mozart montre l'ambivalence : contrarié, cet amour de Vitellia a tôt fait de se muer en désir de mort... Comment juger de ce retournement ? Reste que tous les personnages auront évolué au long de l'oeuvre. Comme si cet impératif de clémence les avait changés malgré eux. On relèvera que le finale, en forme de réconciliation, laisse affleurer, comme souvent chez Mozart, une mélancolie sotto voce. Sans doute, la réalité de la vie des hommes, comparée à leurs idéaux, est ce qui la fait naître. Palais
Garnier | Première 19 mai 2005 Passeport
pour La Clémence de Titus
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