KÁTIA KABANOVÁ LEOS JANACEK (1854-1928) NOUVELLE PRODUCTION |
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Direction
musicale Sylvain Cambreling
Mise en scène Christoph
Marthaler Décors et costumes
Anna Viebrock Lumières
Olaf Winter Chorégraphie
Thomas Stache Dramaturgie
Stefanie Carp Chef
des Choeurs Peter Burian AVEC Kátia Angela Denoke Saviol Dikoy Roland Bracht Kabanicha Jane Henschel Tichon Kabanov Christoph Homberger Boris Grigorievitch David Kuebler Kudriach Toby Spence Varvara Dagmar Pecková Kouliguine Frédéric Caton Glacha Ulrika Precht Un homme Ulrich Voß Fekloucha Tracy Smith-Bessette A LIRE AVANT LE SPECTACLE Ce sont des femmes qui souffrent : Hedda Gabler, Anna Karénine, Kátia Kabanová. Leur destinée exige tantôt l'art dramatique, tantôt le déploiement romanesque : Ibsen, Tolstoï. Et tantôt il y faut une voix. Celle que Berg donne à Marie dans Wozzeck, Janácek à Jenufa et à Kátia Kabanová. Sur elles, plus durement que sur l'homme, pèse une oppression. Et comme souvent, cette oppression leur vient des opprimés eux-mêmes. Elle les fane, elle les étouffe. Elle pousse les plus douces à la faute ou au crime. Chez elles, la faute ou le crime est toujours un mode d'effacement : un suicide. Les rives de la Volga sont le cadre de cette oppression pour Kátia. Un fleuve : cette eau toujours prête à recevoir les femmes qui pleurent. Elles plongent vers une source originelle. Elles n'ont pas de rancoeur. Qu'est-ce que cela change que cette jeune femme, Kátia Kabanová - qui rêvait « d'autre chose », d'une « autre vie » - vive en Russie, en province, vers 1860, dans ce milieu étriqué des marchands tel qu'Ostrovki les représenta et dont Janácek s'est inspiré ? On croit que cela n'existe plus, ce confinement, la vie de campagne, la vie de province, l'étouffement des horizons bornés. Or, il existe une « architecture contemporaine », le HLM, les cités de banlieue, où vivent par centaines des Kátia Kabanová. L'intimité livrée à la promiscuité, la vie privée à des cloisons de papier. Là, Kátia n'a pas même la ressource de s'imaginer oiseau volant à travers bois. Plus de nature, plus de bois. Environnement durement minéral. Alors, il y a les photos. Des paysages photographiés, fixés aux murs. Kátia les regarde. Les autres les regardent aussi. Leur désir d'évasion est tout entier réduit à ces paysages. Palais
Garnier | Première 28 octobre 2004 Passeport
pour Kátia Kabanová Introduction
à Kátia Kabanová
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