RESTAURATION
DU MOBILIER
Le
grand foyer et ses salons attenants étaient richement décorés
et un mobilier choisi par Charles Garnier agrémentait
les lieux pour le plaisir des spectateurs : fauteuils, banquettes, candélabres,
lustres, horloges donnaient une touche finale de raffinement.
Dans
un inventaire établi par Charles Garnier, il est indiqué
que " vingt fauteuils style Louis XIV en bois doré recouverts
de velours broché " encadraient les baies du grand foyer
et qu' " un canapé en noyer sculpté à colonnes
avec dossier carré surmonté d'un fronton ouvert avec cartouche
et vase décoratif " se trouvait dans chaque salon latéral.
Les vingt fauteuils style Louis XIV en bois doré, existants mais
déplacés, sont recouverts d'un velours de Gênes
frappé de couleur jaune. Les canapés, disparus, en bois
sculpté avec des candélabres métalliques prenaient
place à l'origine au dos d'une cheminée monumentale. Ces
cheminées monumentales en marbre incorporant un cadrant d'horloge
qui indique le mois et les jours du mois, côté cour, et
les heures, côté jardin, se situent dans l'axe du foyer,
fermant ainsi les salons.
Dans
ces cheminées, se trouvent trois plaques en fonte richement décorées
et des chenets en bronze doré figurant des salamandres. Les vases
décoratifs monumentaux en porcelaine de Sèvres et bronze
ont été dessinés par Joseph Chéret qui remporta
le concours organisé à cet effet. Charles Garnier
recense aussi " quatre sièges Louis XIV en noyer, sièges
à velours frappé ". Ces sièges ont disparu
et aucune trace de leur histoire n'a été trouvée.
Dans
l'axe des baies du grand foyer, dix grands lustres semblables, en cuivre
décoré au vernis anglais or finition mate et polie, descendent
des rosaces du cadre des plafonds (par tige de 7 mètres de haut).
Les lustres mesurent deux mètres de haut chacun. Ils comportent
deux couronnes de lumière. A l'origine, chaque lumière
était constituée d'une bougie en porcelaine et d'une bobèche
en cristal aujourd'hui disparues et remplacées par une simple
bougie en plastique. Les
appareils d'éclairage au nombre de quatre par salon sont constitués
d'un socle en marbre avec des décors en bronze, surmonté
d'un buste en bronze moulé par Chabaud, couronné
d'un bouquet de dix-sept lumières. Chaque buste est décoré
d'attributs symbolisant l'éclairage au gaz, à la bougie,
à l'électricité et à la lampe à l'huile.
Dans
les petits salons d'angle, les canapés à colonnes avec
dossier carré étaient surmontés d'un fronton ouvert
contenant un cartouche et un vase décoratif en cuivre patiné.
Le siège et le dossier étaient couverts en velours frappé
à l'identique des fauteuils du foyer. Le canapé côté
jardin a été déposé et restauré.
Celui côté cour a été déposé
en 1937 lors de la mise en place du monument à Camille Saint-Saens
et a disparu. L'éclairage, dans ces petits salons, est assuré
par deux lustres mis en place à cette époque, mélange
de styles entre ceux du foyer et le style " art déco ".
Dans
chaque rotonde, un lustre en bronze ou laiton, à quatre branches
de trois lumières chacune, dont un globe en cuivre et deux bougies
en porcelaine, plus une branche à une seule lumière, constituée
d'une bougie en porcelaine, assure l'éclairage.
Travaux
de restauration
Pendant le chantier, l'ensemble du mobilier a été restauré
lorsqu'il était encore existant et, lorsque certains éléments
étaient manquants, ils ont été restitués
d'après les dessins de Charles Garnier.
L'ensemble
des appareils d'éclairage en bronze et laiton, les dix lustres
du foyer, les petits lustres des petits salons et les huit candélabres
à tête de femme, ont été restaurés.
Les
vingt fauteuils existants Louis XIV en bois doré, à structure
en hêtre et accoudoirs en noyer sculpté, ont été
restaurés après avoir été complètement
dégarnis et démontés.
La
banquette disparue dans le salon côté cour n'a pas pas
restituée. En revanche, celle déposée côté
jardin a été restaurée. Les décors en bois
manquants ont été restitués, la garniture et le
tissu ont été réalisés à l'identique
des fauteuils du foyer. Les deux candélabres en bronze et laiton
qui prenaient place de part et d'autre des montants de la banquette
ont été restitués à partir des dessins de
Charles Garnier. Des esquisses et prototypes ont été
exécutés et approuvés par l'Architecte en chef
des Monuments Historiques, Alain-Charles Perrot, avant la
fabrication définitive. Les
deux horloges de Lepaute, sur le manteau des cheminées,
ont été restaurées avec un nettoyage et un réglage
précis des mécanismes, pour permettre leur remise en fonctionnement.
Les éléments décoratifs tels que les chenets, les
plaques en fonte décorées, les vases de Sèvres
ont été nettoyés et restaurés.
|