RÉSERVER >>> ORPHÉE ET EURYDICE PINA BAUSCH BALLET DE L'OPERA |
Musique Christoph Willibald Gluck Chorégraphie et mise en scène Pina Bausch (1975) Décors et costumes Rolf Borzik Lumières Johan Delaere
AVEC Orphée Charlotte Hellekant
/ Marijana Mijanovic Eurydice
Sunae Im / Jaël
Azzaretti L'Amour Aleksandra Zamojska
/ Cassandre Berthon Les
Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet A LIRE AVANT LE SPECTACLE La belle épouse est morte. Et le chagrin d'Orphée est inconsolable, son amour mortellement blessé. C'est bien le thème de l'opéra de Gluck que la chorégraphe Pina Bausch met en scène. Déjà, la force dramatique de ce compositeur avait inspiré la chorégraphe allemande : en 1974, l'année qui précède son interprétation d'« Orphée », elle avait affronté Iphigénie en Tauride. Avec Orphée et Eurydice, Pina Bausch annonce un « opéra dansé ». Les caractères principaux - Orphée, Eurydice, Amour - sont des voix. Mais ce sont aussi des corps qui dansent. Ainsi l'a voulu Pina Bausch : des personnages dédoublés, comme déchirés entre leur « moi chantant » et leur « moi dansant ». Dans son oeuvre lyrique, Gluck avait accordé à Orphée le pouvoir de vaincre les Ténèbres par la seule force de sa musique et la sincérité de sa douleur. La musique y rêvait d'un miracle : que les amants puissent se retrouver. Que la morsure fatale du serpent ayant tué Eurydice puisse être « réparée » par le seul cri de l'amant appelant son aimée par son nom. Ce cri, expressément voulu par Gluck, contre les usages lyriques de son temps, Pina Bausch en a conduit plus loin le pathétique. Sa vision ne contredit pas Gluck ; elle la prolonge : elle est plus sombre. Si la danse, fluide, dévoile des corps qui aiment, elle suggère surtout leur vulnérabilité. Le chant implore Zeus et l'émeut. Mais la danse, elle, pieds nus reliés au sol, rappelle la condition humaine. Elle dit la mort inéluctable. À chacun de ses quatre tableaux, la chorégraphe a donné un titre éloquent : Deuil. Violence. Paix. Mort. Pour Pina Bausch, l'étreinte la plus belle demeure celle de l'adieu. L'amour ne rendra pas Eurydice à son corps de mortelle. Ainsi, dans cette oeuvre, la danse n'est pas un divertissement. Elle donne chair à l'amour et déplore son irréparable perte. Palais
Garnier | Première 30 mai 2005
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