PELLÉAS ET MÉLISANDE CLAUDE DEBUSSY (1862-1918) |
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![]() ARGUMENT |
Drame
lyrique en cinq actes et douze tableaux (1902). Direction
musicale Sylvain Cambreling
Mise en scène, décors et lumières Robert
Wilson Costumes Frida Parmeggiani
Dramaturgie Holm Keller Collaboration
à la mise en scène Giuseppe
Frigeni Assistant à la mise en scène Jean-Yves
Courregelongue Collaboration aux décors Stéphanie
Engeln Collaboration aux lumières Heinrich
Brunke Chef des Choeurs Peter
Burian AVEC
Pelléas Simon Keenlyside (13, 16, 20, 23, 25, 29 sept.)
Brett Polegato (2 oct.) Golaud José Van Dam (13,
16, 20, 23 sept.) Franck Ferrari (25, 29 sept. - 2 oct.) Arkel
Ferruccio Furlanetto Le petit Yniold Sébastien Ponsford
Maîtrise des Hauts de Seine Un médecin
Frédéric Caton Mélisande Mireille Delunsch
Geneviève Dagmar Pecková Un berger David Bizic
Coproduction
avec les Salzburger festspiele A LIRE AVANT LE SPECTACLE Une sombre forêt, une femme qui s'y est réfugiée, et pleure ; un homme égaré en ce dédale inhospitalier : dès la première scène, lorsque Golaud rencontre Mélisande, la peur est là. Ce qui l'a mise en fuite, ce « mal » qu'elle ne peut ou ne veut nommer, évoque une terreur comme inspirée par l'une des Histoires extraordinaires d'Edgar Allan Poe... Les ombres de cet opéra, sa lumière rare, ne sont pas celles de l'impressionnisme, mais d'un théâtre de la cruauté, horreur suggérée à mi-voix. « Ces petites mains que je pourrais écraser comme des fleurs » dit Golaud. Une famine qui tue les paysans, évoquée comme « en passant ». Et ces moutons, dont il n'est pas sûr que l'enfant, s'étonnant de leur silence, ait compris qu'ils vont à l'abattoir : instantané d'innocence sacrifiée. Jusqu'à l'amour de Pelléas pour Mélisande, porté par l'imminence d'une catastrophe. Telle est l'atmosphère de cet opéra unique qui ouvre le XXè siècle et qui a été élu en ouverture de saison. Ce choix, délibéré, d'une oeuvre mal aimée du public français admet qu'il n'est pas d'art sans risques. Il se peut qu'un directeur décide d'en user avec son public comme une sorte de Barbe-Bleue. Les clés dont il dispose ouvrent sur autant de portes où le merveilleux ne va pas sans frayeur. Chacun sait : la beauté, cela peut couper le souffle. Opéra
Bastille | Première 13 septembre
2004
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