HERCULES
GEORG FRIEDRICH HAENDEL (1685-1759)
NOUVELLE PRODUCTION

ARGUMENT

Drame musical en trois actes (1745) Livret de Thomas Broughton d'après « Les Trachiniennes » de Sophocle et « Les Métamorphoses » d'Ovide - En langue anglaise

Direction musicale William Christie Mise en scène Luc Bondy Décors Richard Peduzzi Costumes Rudy Sabounghi Lumières Dominique Bruguière Dramaturgie Dieter Sturm Collaborateur artistique Geoffrey Layton Chef des Choeurs François Bazola

AVEC Hercules William Shimell Dejanira Joyce DiDonato Hyllus Toby Spence Iole Ingela Bohlin Lichas Malena Ernman Priest of Jupiter Simon Kirkbride
Orchestre et Choeur des Arts Florissants

Avec le soutien
de Groupama et d' Euronext

de « The Florence Gould Foundation »

et de « The American Friends of the Paris Opera & Ballet »

Coproduction avec
le Festival international d'art lyrique d'Aix-en-Provence
et les Wiener Festwochen

A LIRE AVANT LE SPECTACLE D'où vient qu'en cette femme - Déjanire, épouse d'Hercule - les sentiments touchent au délire ? Comment comprendre le paroxysme de ses émotions ? Tantôt l'accablement, tantôt la joie, toujours démesurés ? Voilà une femme puissante, honorée, souveraine. Et cependant captive de ses propres passions. Tandis que, désignée sans preuves en tant que sa rivale, réduite à un statut de prisonnière, Iole demeure un être libre. Car si Haendel a donné à son opéra le nom fameux d'Hercule, demi-dieu romain avide de conquêtes, il se sera surtout attaché à opposer ces deux portraits de femmes. L'une, Déjanire, impériale, cependant aliénée, toute sa folie dressée contre cette autre - Iole - exilée de force, dépossédée de tout, privée d'attaches, mais qui reste debout, sa capacité à raisonner lui tenant lieu de colonne vertébrale. On l'aura deviné, l'analyse de ces deux caractères traduit ce que la musique de Haendel laisse entendre en cette première moitié du XVIIIè siècle : voici un monde qui change, des sentiments qui se métamorphosent. Nuances de perception et de sensibilité qui nous sont proches parce qu'ils naissent avec l'époque moderne. Nous l'avons appris depuis lors : l'amour n'est pas moins pertinent que la politique pour traduire la conception que nous avons du monde. Dans la « mystique » de l'amour, telle que l'exprime Déjanire, dans ses mélancoliques fiançailles avec le désespoir, ce qui surgit, c'est le désir archaïque, le désir fou, déjà hors de propos, d'une passion à la manière antique ; désir de ces amours liés à la conquête, où la femme est un trophée de guerre, tribut arraché de haute lutte, où la passion a partie liée avec la tyrannie. Chez Iole, au contraire, la sensibilité à l'amour, dépouillée des attributs de la puissance et de la gloire, renonce à la sublimation, évacue le tragique, laisse entrevoir l'affirmation de sentiments guidés par le jugement, la raison ; valeurs qui préfigurent les Lumières. Ce qui trouble dans cette oeuvre c'est que Haendel n'a pas donné moins de pouvoir d'envoûtement à la douleur de Déjanire qu'il n'a mis de séduction dans l'amour raisonnable de Iole.

Palais Garnier | Première 4 décembre 2004
Représentations : 6, 8*, 11, 14, 16, 19 (m), 22, 24, 27 décembre 2004
* Soirée de gala Aro
Tous les spectacles sont à 19h30, sauf la matinée (m) à 14h30
Durée du spectacle 3h30 avec 1 entracte
Prix des places 160 € | 130 € | 110 € | 65 € | 39 € | 21 € | 10 € | 7 €
Ouverture des réservations Internet et Correspondance, 6 septembre 2004 | Téléphone RTI Province, 4 octobre 2004 | Téléphone RTI Paris, 5 octobre 2004 | Guichets 14 jours avant la date de la représentation choisie

Passeport pour Hercules
Studio Bastille | Jeudi 2 décembre 2004, 19h-20h

 

 

OPERA NATIONAL DE PARIS | 120 RUE DE LYON | 75 576 PARIS CEDEX 12 | 0 892 89 90 90 (0,337€/Min)